Frédéric Naud

Sculpteur Français Contemporain

L’ingénierie humaine n’est qu’un processus organique naturel.

La créativité, un jus de cerveau inépuisable ?

Illustration pour un article de Frédéric Naud sur la créativité

La créativité dans notre société française éduquée devient un trésor de plus en plus rare.

Imaginer, créer, inventer, voilà des mots qui portent des valeurs fortes. Ils donnent tous accès à de « Nouveaux Mondes », pouvant devenir des réalités ou rester de simples chimères vaporeuses.

Comment naît une idée ? Comment une idée devient-elle suffisamment novatrice pour devenir créatrice de nouveauté ? Comment fonctionne la créativité humaine ?

La création de nouveautés sous forme d’innovation technique, d’innovation d’usage ou tout autres nouveautés, c’est le plus souvent voir les choses différemment, mais pas seulement.

 

Voir différemment de ce que l’on a appris ou différemment de “la norme”, par association de savoir ou par un voyage mental profond, la créativité à plusieurs niveaux pour s’exprimer chez les humains.

 

Apporter quelque chose de nouveau à une technique, une situation, un produit, un service voir une culture, c’est toujours créer quelque chose de différent avec parfois la finalité de changer radicalement l’existant.

 

Mais l’innovation et la nouveauté ne sont pas toujours source de progrès. Elle n’émerge pas toujours de personnes bienveillantes et attirées par le bien de tous. Elle n’est pas non plus toujours bien utilisée, voire détournée de son but premier.

 

Les nouveautés peuvent également ne pas faire progresser leurs domaines d’intervention, voir impacter de manière directe ou indirecte des domaines très éloignés de celui de départ.

Si tout le monde à des idées, pourquoi peut-on dire que tout le monde n’est pas créatif ? Peut-on apprendre à être créatif ? Ou l’est-on dès la naissance ?

Illustration de l'article sur la créativité de Fred Naud, pour parler des enfants nés intelligents.

Je dirais que la créativité est comme beaucoup de choses, accessible à tous, mais présente de manière naturelle chez certains. Dans les deux cas, elle va s’exprimer davantage si la personne travaille pour la développer ou si l’individu est conscient d’en avoir et la stimule pour l’exercer.

 

Un niveau de conscience ou de volonté d’être créatif doit émerger dans la personne qui souhaite exprimer de la créativité, si elle n’en exprime pas déjà naturellement. Cela n’entraîne pas obligatoirement des résultats, mais c’est le terreau fertile qui va lui permettre de construire des pensées créatives.

Ceci dit, la créativité peut passer sous nos yeux sans qu’on ne la voie. Dans le cadre de nos propres idées ou de celles d’un autre. Découvrir ou reconnaître quelque chose de créatif n’est pas donné à tout le monde.

 

Quand l’idée vient d’un tiers, il faut pour cela connaître le référentiel de départ, voir le nouvel angle proposé et comprendre que cela répond bien à une problématique issue du référentiel de départ. Mais aussi rester ouvert à ce qui nous est proposé.

 

Mais quand l’idée vient de nous-mêmes, beaucoup de choses se jouent dans l’image que l’on a de soi, la confiance que l’on a en soi et la capacité que l’on a, à prendre du recul, pour étudier nos idées avec notre propre regard extérieur.

 

La créativité ne peut donc pas s’apprendre, mais se stimuler et se développer. Penser à quelque chose de nouveau et créatif peut avoir plusieurs raisons :

    • Vouloir y réfléchir
    • Rencontrer un problème
    • Ne pas pouvoir faire quelque chose de manière classique
    • Se retrouver dans une situation nouvelle et inconnue
    • Avoir un flash
    • Suite à une découverte ou un apprentissage
    • Suite à une flânerie mentale au cours d’un moment d’oisiveté
    • Par réponse à une situation de stress
    • Par manque de choix

Toutes ces situations engendrent un questionnement pouvant parfois être contre-productif. C’est sur ce détail que le naturel inné peut intervenir. Alors que certains vont être dépassés par ce questionnement, d’autres au contraire, vont y répondre de manière spontanée. Grâce à des connexions intuitives, voir quasi instantanées, pas toujours maîtrisées, qui font s’entrechoquer et fusionner des idées, des pensées, des savoirs, des expériences, des analyses entre elles et faire naître de la créativité.

 

La notion de situation est un facteur très important. Du calme et du temps, le stresse, l’effervescent contextuel, etc. Sont autant de facteurs environnementaux, qui, selon les profils, peuvent interagir de manière favorable ou défavorable à l’émergence de créativité.

D’un contexte à l’autre, se poser des questions ne suffit pas. Quelles sont les étapes suivantes ?

Selon les situations, c’est un ensemble de plusieurs niveaux de pensée qui entre en action. À ce stade, je partagerais cet ensemble en trois niveaux de sources conscientes de créativités, avec chacun leur propre fonctionnement, mais pouvant être combiné l’un à l’autre voir tous ensemble :

Illustration pour expliquer la créativité mécanique par Frédéric Naud

Un premier niveau mécanique –

Ce niveau consiste à réaliser un travail intellectuel, afin de voir les choses différemment. Il propose de réfléchir à divers angles d’attaque pour proposer diverses manières de penser un sujet et terminer par assembler le résultat de cette ouverture d’esprit pour faire apparaître une idée nouvelle.

Image d'illustration de la créativité métaphysique, expliquée par Fred Naud l'artiste sculpteur

Un deuxième niveau métaphysique –

Ce niveau s’apparente à une connexion à des briques d’idées qui “flottent dans l’air”. En parlant de briques d’idées qui “flottent dans l’air”, je parle de pensées qui sont dans l’air du temps. Des pensées potentiellement accessibles à toutes les personnes présentes en même temps sur la planète. Comme un accès à un réservoir mis à disposition, avec “une connexion” très proche de l’intuition. Cette présence est induite par le niveau de connaissance de l’humanité, l’état des découvertes ou encore au niveau d’évolution de la société.

Ces briques d’idées qui « flottent dans l’air” peuvent être “attraper” et ajouter à d’autres savoirs ou idées, pour faire émerger une pensée créative. Ce niveau de créativité peut faire apparaître la même idée simultanément à différents endroits du monde, sans communication entre les personnes qui produisent cette idée. Pour moi, ces briques d’idée qui “flottent dans l’air” sont inhérentes au niveau de communication des sociétés, comme si une bulle de partage kinesthésique était disponible de manière universelle, pour ceux qui arrivent à s’y connecter. Ce niveau de créativité est celui qui s’exprime le plus souvent, de manière spontanée, on y a pensé comme ça, sens ce l’expliquer

Illustration d'accompagnement des explication de Fred Naud sur la créativité visionnaire

Un troisième niveau mental –

Ce niveau est issu d’une capacité à réaliser des expérimentations de manière abstraite. Sans passer par le réel, en planant dans une bulle de constructions d’expériences intellectuelles pures. Basées sur la seule pensée, ces expérimentations mentales donnent naissance à des “visions expérimentales”. Les personnes qui peuvent avoir accès à ce troisième niveau et qui voient plus loin que ce qui est dans l’air du temps sont alors appelées des visionnaires. Elles produisent des idées issues d’une expérience mentale, qui les conduit plus loin que ce qui est présent ou l’attend.

Ce cheminement très puissant peut s’apparenter à une transe et peut conduire à beaucoup d’exaltation. Entre plaisir planant et immense satisfaction, chaque voyage dans ces expérimentations mentales donne naissance à des idées visionnaires pas toujours explicables de manière rationnelle, dans la temporalité où elles apparaissent. Pour les personnes qui les pratiquent, il est très compliqué de démontrer que leur créativité est réellement créative. Car elles sont hors de compréhension de ses contemporains. Il faut alors beaucoup de travail, de démonstration et de temps, pour comprendre et faire accepter ces visions. Bien souvent, ce n’est que plusieurs générations après leur production, que ces “visions expérimentales” pourront être identifiées comme créatives et visionnaires.

Ces trois niveaux peuvent s’exprimer de manière très variée chez les humains. Selon l’âge, l’éducation, la culture, le vécu ou la génétique, la palette de combinaison chez les individus en devient aussi large que n’importe quel autre trait de caractère.

Mais quand exprime-t-on de la créativité ? À partir de quel âge ?

Elle peut s’exprimer très tôt, mais aussi apparaître très tard. Le point central reste l’état d’esprit qui permet l’ouverture aux idées ressenties, de manière consciente ou inconsciente.

Illustration de la créativité face à l'éducation des enfants en milieu scolaire

L’école est un des facteurs qui peut aider ou défavoriser la créativité, en tous cas jouer sur son délai d’expression. Dessiner à partir de feuilles blanches ou colorier un dessin déjà réalisé est un exemple qui peut démontrer comment la créativité peut être stimulée ou endormie. Si l’enfant n’a jamais à réfléchir à quoi dessiner sur une feuille blanche, mais juste, colorier des cases et ne pas dépasser. Alors, certaines des fonctions cérébrales assimilées à la créativité, ne sont pas sollicitées et stimulées pour favoriser leur croissance.

Sous peine de ne pas vouloir confronter l’enfant à un échec, de na pas réussir à dessiner ce qu’il a en tête et lui éviter un potentiel sentiment de frustration. On les empêche de puiser et découvrir leurs outils profonds, de persévérance, de satisfaction de progression, de plaisir de travailler pour réussir à matérialiser leurs idées et de réussite par eux même.

 

De plus, si ces fonctions sont déjà présentes et actives chez l’enfant, au cours de sa scolarité, il va pour lui être plus difficile de se contraindre à un exercice qui ne le laisse pas exprimer sa créativité et donc de le réussir.

 

C’est ce qui me fait penser que l’école n’est pas tant une usine à produire une uniformisation des modèles de pensée, qu’un filtre sélectif des étudiants de leur capacité à être créatif. Ce filtre aurait pour effet de sélectionner l’absence ou la “non expression” de créativité au fil des diplômes. En clair, plus une personne a passé de diplômes et avancées dans sa scolarité, moins elle a été sollicitée à exprimer et posséder de la créativité.

 

Apprendre par cœur, ne pas remettre en question un savoir qui vient d’un professeur, prendre pour acquis et intangible la parole donnée ou appliquée immuablement les mêmes méthodes, utiliser à l’infini les mêmes outils, sont les fondements des notations et de la réussite de beaucoup d’examens. Le plus souvent, cela met en échec les profils créatifs et les rebuts de suivre un cursus qui les met en échec. C’est alors qu’ils suivent leur créativité pour se lancer dans leurs propres projets et s’engager dans un chemin le plus souvent appelé « atypique ».

 

Couplé à la course aux taux de réussite des établissements scolaires, qui choisissent des étudiants qui “savent déjà” ce que l’on va leur apprendre. On obtient un appauvrissement du nombre des profils créatifs, proportionnels au niveau d’étude et cela, quelle que soit la filière diplômante.

Mais comment cela se retrouve-t-il dans l’économie française ? Quels signes peuvent démontrer ce phénomène ?

Image pour illustrer la créativité dans les entreprises

Si la demande fait l’offre et induit le prix, on peut vite comprendre pourquoi la créativité vaut si cher dans nos sociétés occidentales. Brevets, start-ups, innovations, autant de nouvelles matières premières intellectuelles, qui viennent enrichir le monde capitaliste. Du profit pour des sociétés toujours plus avides de nouveauté et de créativité. Depuis le siècle des Lumières, on est passé d’une course au progrès à une course à l’innovation.

Si la demande fait l’offre et induit le prix, on peut vite comprendre pourquoi la créativité vaut si cher dans nos sociétés occidentales. Brevets, start-ups, innovations, autant de nouvelles matières premières intellectuelles, qui viennent enrichir le monde capitaliste. Du profit pour des sociétés toujours plus avides de nouveauté et de créativité. Depuis le siècle des Lumières, on est passé d’une course au progrès à une course à l’innovation.

 

Mais ce besoin d’innovation va parfois, à contresens du fonctionnement des entreprises qui les produisent ou qui les recherches. Si la créativité est une denrée rare, elle est difficile à faire émerger au sein des entreprises.

 

Souvent l’apanage de l’entrepreneur, au sommet de la pyramide. C’est lui qui va porter et incarner la créativité pour développer une structure d’entreprise conventionnelle, voire rigide, afin de produire et commercialiser l’innovation issue de sa créativité.

Pourquoi ce schéma pyramidal de la créativité dans les entreprises ?

Cela peut venir de la première description du filtre de la créativité dans le système scolaire actuel, ajouté à la recherche crispée d’un diplôme pour un poste, les entreprises passent à côté des profils créatifs, de manière systématique et structurelle.

Cela pour plusieurs raisons :

Image d'illustration d'un article de Frédéric Naud sur la créativité lors d'une embauche
1er raison –

Les profils créatifs n’ont pas les diplômes attendus par les entreprises, pour les postes qu’elles cherchent à pourvoir.

 

Si l’on considère que l’obtention d’un diplôme est l’aboutissement d’une sélection des profils qui expriment le moins de créativité, alors les entreprises n’embauchent pas de profils créatifs.

La majorité des salariés retenus sont :

    • Ceux qui savent apprendre par cœur
    • Ceux qui écoutent religieusement la parole donnée, sans la remettre en cause
    • Ceux qui appliquent mécaniquement des méthodologies enseignées
    • Ceux qui ont pu financer leurs études
    • Et de temps en temps, ceux qui ont suivi une orientation précoce, parfois loin de ce qui les définit une fois adultes, finissant par ne pas faire ce qu’ils aiment.
Illustration du devenir de la créativité dans la structure hiérarchique des entreprises, vue par Fred Naud le sculpteur contemporain
2ème raison –

La confiance de l’entreprise dans la hiérarchie interne mise en place, induit des compétences en réalité absentes.

Basée sur le niveau d’étude des structures managériales, l’entreprise est persuadée que, plus le niveau de responsabilité est grand, plus la personne doit avoir de grands et beaux diplômes et donc plus elle est intelligente.

Toujours pour l’entreprise, de cette intelligence née la créativité, le savoir, l’expérience et les capacités d’anticipation, entre autres.

Ce qui est déconnecté de la réalité, car ce ne sont pas ces points qui conditionnent l’obtention des diplômes.

En ajoutant à ce phénomène la division du travail, pour la plupart des salariés, être créatif n’est pas ce que l’entreprise leur demande.

Et ceux qui devraient produire de la créativité de par leur statut hiérarchique, ne possèdent pas ce potentiel dans leur profil, du fait du phénomène de filtre durant le passage des diplômes.

On le comprend, l’entreprise devient incapable de faire émerger de la créativité en son sein et si elle n’arrive pas “d’en haut”, l’entreprise n’est tout bonnement plus ou pas créative du tout.

Une illustration sur la prophétie de l'embauche du mouton à cinq pattes, par Fred Naud l'artiste
3ème raison –

Les méthodes de recrutement ne permettent pas de découvrir le potentiel créatif des profils. Ces méthodes cherchent à rassurer l’entreprise sur une chimère de salarié modèle et fantasmé.

Cela provient de deux phénomènes :

    • Regarder les salariés comme la plus grosse charge de l’entreprise, au lieu de les voir comme la plus grande source de productivité, de résilience et de créativité. L’entreprise cherche donc le fameux “mouton à cinq pattes”, qui sauras immédiatement tout faire à son poste, qui est hyper compétent, qui seras super bien s’intégrer dans l’équipe, qui sera un parfait ambassadeur de l’entreprise « corporate », qui acceptera de travailler beaucoup, qui sera apprendre vite de nouvelles choses, qui sera extrêmement polyvalent et qui ne coûtera pas cher… Rien que ça!!…
  •  
    • Et l’autre, résultante des méthodes de recrutement, qui entraîne l’embauche des “meilleurs menteurs”, à savoir, les profils qui savent principalement rassurer l’entreprise et bien se vendre. Ce qui crispe l’entreprise du fait de mauvaises embauches passées et qui augmente encore plus le niveau de sélection vers le modèle du “profil parfait” pour les prochaines recherches. Au final, cela ne permet pas d’offrir une chance aux profils créatifs avec un parcours atypique, qui sortent du champ de vision des recruteurs, alors qu’en fait, ils portent exactement les compétences fondamentales que recherche l’employeur.
Illustration sur la créativité dans milieu des start-up, matière première des brandes entreprise
4ème raison –

Comme on vient de le voir, la créativité est rare et l’entreprise n’est pas toujours capable de la déceler.

Le salarié étant vu comme une charge financière qu’il faut sans cesse diminuer, l’entreprise ne veut pas payer le vrai coût d’une créativité interne.

Elle est également parfois consciente de ne pas demander à ses salariés d’être créatif. Voir tout simplement incapable de comprendre la créativité d’un de ses collaborateurs, par manque de confiance en lui voir de prise de décision interne.

Dans ce cas, les entreprises préfèrent racheter un projet créatif et l’internaliser. C’est le moteur du grand marché à la start-up. Un créatif, devient un entrepreneur, il porte le risque de son projet et si il survit, espère le revendre à un grand groupe devenu incapable d’enfanter des projets novateurs.

 

C’est l’ubérisation de la créativité, une idée ne devient bonne que si elle est “bankable”. Ce qui n’est pas toujours un moteur de progrès pour les sociétés qui le pratiquent.

 

On arrive à une situation où la majorité des personnes embauchées par les entreprises ne sont pas les bons profils pour le bon travail. Pour la majorité des salariés à qui on ne demande pas la fonction la plus représentative du vivant, à savoir être créatif, le travail n’apporte plus de plaisir.

 

Ils ne sont pas heureux dans leur vie et comprennent qu’ils soient remplaçables par des machines ou des algorithmes, ce qui entraîne une crise de sens et une baisse du bien être au travail.

Pourtant il n’y a jamais eu autant de créativité que de nos jours ! Avec de nombreuses innovations quotidiennes !

La créativité est devenue une matière première très rentable. Les entreprises ont besoin de cette matière pour continuer à prospérer et augmenter leurs profits.

Comment, malgré tout, faire apparaître de la créativité dans les entreprises ?

Du point de vue de l’entreprise, si la créativité “bankable” peut s’acheter sous forme de start-up et qu’elle ne semble pas forcément nécessaire dans le fonctionnement quotidien de l’entreprise. Il devient donc plus simple de créer des outils, pour faire apparaître des idées, et contourner le problème “d’être créatif”. Des outils à destination de ses salariés “non créatifs”, ou plutôt, à qui on ne demande pas d’être créatif dans cette grande division du travail.

 

La créativité ne devient plus la particularité d’un individu, mais le résultat d’une suite d’utilisation d’outils. Ces outils vont faire apparaître des pistes d’idée, qui seront par la suite sélectionnées, comme pertinentes et innovantes selon un barème préalablement défini dans le but d’atteindre des objectifs, souvent de performance.

 

Cette utilisation d’outils à la mécanique répétable à l’infini, correspond très bien aux caractères des profils de salariés, sélectionnés durant leurs études. Outils de créativité, outils de management, outils d’analyse comptable, outils de résolution de problème, etc. Autant de méthodes simples à comprendre et faciles à mettre en place dans l’entreprise, qu’elle pourra suivre d’en haut grâce à d’autres outils de présentation de chiffres.

Illustration de la création d'outil pour d'entreprise, pour créer de la créativité

On retrouve ce schéma d’utilisation d’outil pour “la résolution de problème”. Résoudre un problème dans une usine ou une entreprise est devenu un exercice d’utilisation d’outil indispensable pour éviter de valoriser l’expérience et la créativité. L’expérience permet d’anticiper le problème, de le voir venir avant qu’il ne s’exprime. Couplé à la créativité, on peut donc modifier la situation actuelle pour éviter l’apparition du problème et rester dans un fonctionnement fluide, sans interruption.

Mais il n’est pas donné à tout le monde d’accumuler suffisamment d’expérience pour anticiper un problème. Séniors à la porte, bas salaires, roulement sur les postes, beaucoup d’entreprises n’ont plus de mémoire des savoirs, ni de compétence d’anticipation des problèmes et encore moins de créativité.

 

L’outil de “résolution de problème” propose de laisser les problèmes apparaître et leur donner le statut de “fait mesurable”, que l’on pourra suivre et prioriser. Plus besoin de passer par l’analyse de suppositions, issue de l’expérience de personnes rares sur le marché et donc plus chère, à qui il faut faire confiance.

 

Ce processus de “résolution de problème” devient accessible à tous, quel que soit le savoir ou l’expérience, il suffit de suivre la méthodologie. Ce processus permet aussi de réaliser différentes mesures de suivi et de résolution, pouvant aider à construire des graphiques et remplir des chiffres dans un tableau.

 

Il est en revanche plus compliqué de mesurer l’efficacité d’une anticipation de problème. Puisqu’aucun problème n’apparaît, comment savoir si cela provient d’une bonne anticipation, due à une compétence couplée à de l’expérience et de la créativité, ou alors, si c’était de la chance, ou encore, si c’était dû à un processus de fabrication qui fonctionne bien ?

 

Il en est de même pour la créativité. L’émergence d’outils pour faire apparaître des idées permet une mise en application de méthodologies, par un spectre plus large de profils, détachés du savoir, de l’expérience ou de la créativité, donc moins coûteux.

Quels types d’innovations émergents de ces outils ?

Ces outils permettent de travailler uniquement sur les deux premiers niveaux de créativité. “L’ouverture d’esprit” et la “connexion avec ses intuitions”. Ils ne travaillent jamais en combinaison avec le troisième niveau de “vision expérimentale”.

 

Leur profondeur de recherche dans les deux premiers niveaux va dépendre de la qualité des outils et du niveau de leur mise en place. Cela entraîne une profusion d’innovations, rarement révolutionnaires, mais plutôt dites de “bon sens”. Pour beaucoup, elles ne sont que la modernisation ou la numérisation d’idées plus anciennes, toujours utilisées ou remises au goût du jour.

 

Elles ancrent dans le réel la somme de toutes les idées présentes dans l’air du temps et selon différents points de vue. Très rares sont les innovations issues de ces outils qui donnent une projection dans l’avenir et apportent du progrès.

 

La vision simple pour comprendre cela c’est d’imaginer la somme de tous les différents savoirs, comme une ligne de briques. Aujourd’hui nous empilons plus d’innovations sur ces savoirs, que nous ajoutons de briques sur la ligne.

 

Même si l’humanité a toujours été créative, tous les individus ne le sont pas, mais aimeraient bien le devenir. L’enjeu de demain, n’est pas tant de devenir créatif, que de laisser la créativité s’exprimer, même quand elle remet tout en cause.

 

Depuis toujours, la créativité fascine et reste jusqu’à aujourd’hui, un des marqueurs du vivant.

Sources

    • Mes 20 années de parcours professionnel
    • Le visionnage de nombreuses vidéos de science
    • Et ma créativité expérimentée…